Si l’instabilité du nerf ulnaire au coude est généralement asymptomatique, elle peut toutefois causer des désagréments handicapants chez certaines personnes. Quelques explications sur le diagnostic de cette affection et sur son traitement chirurgical.
Qu’est-ce que l’instabilité du nerf ulnaire (cubital) au coude ?
Le nerf ulnaire, auparavant appelé nerf cubital, est responsable de la sensibilité de l’auriculaire et de l’annulaire, ainsi que de la plupart des fonctions motrices de la main. Dans le coude, le nerf est soumis à de fortes pressions, le rendant particulièrement vulnérable.
L’instabilité du nerf ulnaire au coude se définit comme une mobilité inhabituelle du nerf hors de sa gouttière, qui résulte d’une gouttière mal creusée et/ou d’un nerf qui n’est pas suffisamment long.
En cas d’instabilité, le nerf cause des frictions avec le relief osseux de l’épicondyle médial et subit des épisodes de luxation lors des mouvements de flexion-extension. Chez certaines personnes, cette irritation va entraîner une compression du nerf ulnaire, appelée aussi syndrome canalaire du nerf ulnaire, au niveau du coude.
En cas de compression due à une instabilité du nerf ulnaire, les symptômes sont les paresthésies, la perte de sensibilité et de dextérité de l’annulaire et de l’auriculaire, la faiblesse de la main, voire l’atrophie musculaire. Lors d’un épisode de luxation, le patient ressent un ressaut et une douleur, lorsque le nerf ulnaire instable roule vers l’avant du coude.
EMG, IRM, échographie : comment diagnostiquer l’atteinte du nerf ulnaire au coude ?
Lorsqu’il recherche une instabilité et une compression du nerf ulnaire au coude, le professionnel de santé réalise d’abord un examen physique. Parfois, le ressaut de l’instabilité est détecté au toucher.
Un EMG (électromyogramme) est également systématique pour confirmer le diagnostic de la compression et évaluer la sévérité de l’atteinte. L’objectif de l’EMG est d’enregistrer le signal électrique transmis par le nerf, sa vitesse de conduction et son temps de réponse, afin de déterminer l’existence de l’atteinte.
C’est l’échographie qui va permettre de déceler l’instabilité du nerf ulnaire dans sa gouttière par des manœuvres de flexion-extension. En effet, la luxation du nerf ulnaire peut être observée en temps réel lors d’une échographie. Idéal donc pour analyser des anomalies anatomiques, telles que l’instabilité, ou bien encore un aspect en sablier du nerf.
Dans certains cas, l’IRM du coude peut aussi jouer un rôle dans la détection précise de la région du nerf ulnaire touchée, en particulier si une chirurgie est envisagée.
Déroulé de l’opération de l’instabilité et de la compression du nerf ulnaire au coude
Lorsqu’il y a une instabilité du nerf ulnaire au coude douloureuse et incapacitante, le traitement est souvent chirurgical. L’opération consiste en une libération neurologique (neurolyse) du nerf ulnaire, qui vise à supprimer les zones responsables de la compression.
Pour l’instabilité, le chirurgien réalise une transposition antérieure du nerf ulnaire, en le faisant passer devant l’épicondyle médial. Puis, le nerf est stabilisé grâce à un lambeau le plus souvent graisseux. Grâce à ce geste chirurgical, le nerf ulnaire n’est plus étiré lors de la flexion du coude et ne roule plus sur le relief osseux.
À savoir que la libération du nerf peut créer une instabilité qui n’était pas présente avant. Lors de l’opération, le chirurgien effectue une mobilisation du nerf ulnaire, pour voir si le nerf se luxe. En cas de luxation détectée à ce stade, une transposition du nerf ulnaire est alors réalisée, de la même manière que si cette instabilité avait été identifiée avant la chirurgie.