Face à une épaule très endommagée, le chirurgien peut, dans certains cas, proposer une pose de prothèse d’épaule anatomique ou inversée. Quels changements dans sa vie quotidienne le patient peut-il attendre de ces deux types de prothèses d’épaule ?
Qu’est-ce qu’une prothèse anatomique d’épaule ?
La prothèse anatomique d’épaule remplace les surfaces articulaires endommagées, en reproduisant l’anatomie naturelle de cette dernière. La prothèse est composée de deux parties : une tête en métal ancrée sur l’humérus par une tige et une partie en polyéthylène, fixée sur la surface articulaire de la glène de l’omoplate.
Pour la prothèse de l’épaule anatomique, l’omarthrose (arthrose de l’épaule) est l’indication principale. Une condition préalable au positionnement de la prothèse est que l’arthrose soit centrée, avec une tête de l’humérus alignée par rapport à la glène. De plus, les tendons et les ligaments doivent encore être fonctionnels.
La polyarthrite rhumatoïde ou les fractures complexes peuvent aussi justifier la pose d’une prothèse totale d’épaule anatomique, du moment que le stock osseux est suffisant et que les tendons aient une fonction satisfaisante.
Prothèse inversée de l’épaule : c’est quoi ?
La prothèse de l’épaule inversée, comme son nom l’indique, a un fonctionnement inversé par rapport à l’anatomie de l’articulation. Cette prothèse modifie le centre de rotation de l’épaule et utilise le muscle deltoïde comme mobilisateur de l’articulation. Ici, la tête arrondie de la prothèse est fixée sur l’omoplate et non sur l’humérus.
Tout comme pour la prothèse d’épaule anatomique, c’est l’arthrose de l’épaule qui est l’indication la plus fréquente de pose d’une prothèse inversée d’épaule. L’arthrose doit être couplée à une dégradation importante ou à une rupture de la coiffe pour pouvoir mettre en place ce type de prothèse.
Des lésions tendineuses post-traumatiques ou un rhumatisme articulaire ayant provoqué une fragilisation des tendons sont aussi des indications à la pose d’une prothèse totale d’épaule inversée.
Par ailleurs, la prothèse d’épaule inversée est souvent préférée chez la personne âgée, du fait de sa capacité à offrir une stabilité optimale malgré les dégradations osseuses et tendineuses fréquemment rencontrées à partir d’un certain âge.
Prothèse d’épaule inversée ou anatomique : les changements dans la vie quotidienne
De manière générale, la douleur diminue fortement ou disparaît après la pose d’une prothèse d’épaule, ce qui améliore considérablement le quotidien du patient. Les résultats sur la mobilité sont également satisfaisants.
Il faut tout de même signaler que le résultat fonctionnel de la prothèse inversée d’épaule reste légèrement inférieur par rapport à celui du modèle anatomique. En effet, le patient récupère 80 à 95 % de sa fonction normale avec la prothèse anatomique d’épaule et 60 à 90 % avec la prothèse d’épaule inversée.
Dans tous les cas, quel que soit le type de prothèse totale de l’épaule, le patient pourra de nouveau effectuer des gestes du quotidien, reprendre la conduite et pratiquer certains sports doux.
Vu que la durée de vie d’une prothèse d’épaule est limitée, 10-15 ans en moyenne pour la prothèse d’épaule inversée et 15-20 ans pour la prothèse d’épaule anatomique, il faudra éviter les mouvements d’amplitude extrêmes ou répétés. Il est important également d’arrêter les activités et sports trop agressifs pour l’épaule (sports de lancer, sports de contact, musculation lourde, etc.).